Site portail de la ville de Tremblay-en-france logo

Sommaire

Lorsque l’on est enfant, fréquenter un cinéma vous marque souvent à tout jamais. « J’ai énormément de bons souvenirs du cinéma Jacques-Tati ! Nous y allions avec l’école et c’est là que j’ai découvert mes premiers films d’animation. Plus tard, j’y allais seule, choisissant toujours des films estampillés Festival de Cannes », fait valoir Mélody Boulissière. Et huit ans après avoir quitté Tremblay, où elle revient assez souvent, ce fut elle la star, pour un soir, du cinéma Jacques-Tati. Le 8 février dernier, elle y présentait le court-métrage qu’elle a coréalisé avec son compagnon et qui a pour titre Quelque chose de divin. L’histoire d’une femme roumaine de 91 ans, inspirée par la propre grand-mère de son compagnon, tombée à l’époque amoureuse d’un jeune homme, qui doit finalement partir à la guerre. 

Elle a également présenté ce jour-là le pilote d’une série télé pour les tout-petits. « C’était émouvant de présenter mes oeuvres dans ce cinéma qui a tant compté pour moi. C’est une manière de boucler la boucle », assure la trentenaire. Tremblay ne l’a d’ailleurs pas uniquement marquée pour son cinéma et sa programmation.


J’ai énormément de bons souvenirs du cinéma Jacques- Tati ! Nous y allions avec l’école et c’est là que j’ai découvert mes premiers films d’animation.


 Un premier film sélectionné à Cannes 

« Grâce à la Ville, je partais souvent en colo. J’ai fait de la peinture et de la bande dessinée à l’espace Jean-Roger-Caussimon et j’ai pu pratiquer presque tous les sports à l’école ! Je suis partie à deux reprises, pour trois semaines à chaque fois, en classe de neige et j’ai même fait de l’équitation. Mes parents n’auraient jamais pu me payer tout cela. J’ai vraiment adoré mon enfance dans cette ville », explique celle qui est née en 1991 et qui est arrivée à l’âge de trois ans à Tremblay. Ses parents vont se sacrifier financièrement pour qu’elle puisse rejoindre un lycée privé parisien spécialisé dans les arts appliqués. 

Après son bac, la jeune fille d’alors passe le concours d’entrée – qu’elle réussit – de la très prestigieuse École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, plus souvent appelée les Arts décoratifs, ou encore les Arts-Déco, une école d’art et de design fondée il y a 250 ans et située dans le 5e arrondissement de Paris. « J’étais vraiment heureuse de réussir ce concours très complexe ! Il y a au départ 3 000 candidats, pour 80 places. La première année fut pourtant loin d’être évidente pour moi qui n’avais pas de parents artistes, contrairement à la majorité des élèves. Quand les profs citaient des réalisateurs, en général je ne les connaissais pas. J’ai dû refaire mon retard. Mais bon, voilà, j’étais entrée dans l’élite », confie-t-elle. Son père était cuisinier au restaurant Le Relais gourmand à Tremblay et sa mère est décédée l’an passé.

Les Césars en ligne de mire

Son film de fin d’études aux Arts-Déco, un court-métrage de sept minutes, intitulé Ailleurs, a été sélectionné dans une quarantaine de festivals, dont celui de Cannes, dans le cadre du film étudiant. « Sur 2 500 films, 18, dont le mien, ont été sélectionnés. J’étais jeune, c’était très impressionnant de monter les fameuses marches, au milieu de stars », reconnaît celle qui habite actuellement Angoulême. Une fois diplômée, elle décide d’intégrer La Poudrière, à Valence (Drôme), une école spécialisée dans la formation au métier de réalisateur de film d’animation. « C’était très complémentaire avec les Arts-Déco, où j’avais pu me développer artistiquement. Là, c’était plus concret », souligne Mélody. 

Son court-métrage, qui l’a amenée à vivre trois ans en Roumanie, a reçu le prix spécial du jury de L’International Documentary Film Festival Amsterdam, le plus grand festival du film documentaire. Son autre projet, qu’elle coréalise avec deux auteurs, est l’histoire de Patouille, un petit être merveilleux qui vit au rythme des végétaux. Il s’agit d’une série télévisée de France Télévisions pour les tout-petits, qui comportera en tout 26 épisodes. La jeune réalisatrice espère très fort que son court-métrage sera en lice pour les Césars 2026 et compte sans doute se mettre à la bande dessinée très prochainement.

Mélody Boulissière en quelques dates

  • 1991 : Naissance au Mans
  • 2015 : Diplômée des Arts-Déco
  • 2016 : Sélection de son film de fin d'études à Cannes