Quelles sont les difficultés rencontrées par le cinéma ?
Vincent Favero : Depuis 2020, la crise du Covid, l’arrivée des plateformes en masse ainsi que du numérique, la concurrence des multiplexes toujours plus nombreux font que l’on passe de 120 000 entrées dans les années 2010, à 80 000 aujourd’hui, avec la perte de recettes qui va avec. Le cinéma était clairement en difficulté financière. À cela s’ajoute un essoufflement généralisé dans nos sociétés de l’engagement associatif et du bénévolat qui fragilise aussi le cinéma. Pour rappel, cet équipement historique de Tremblay, créé en 1926, a fonctionné jusqu’en 1968. Il s’agit alors d’un cinéma privé qui se prendra de plein fouet l’arrivée de la télévision. N’étant plus viable, il fermera. La ville a souhaité au début des années 80 relancer un cinéma sur la commune. Le cinéma historique est ainsi racheté et rénové par la Ville.
À partir de 1983, il rouvre et sera confié en gestion à l’Association Tremblaysienne pour le Cinéma. Dans sa volonté de mettre les politiques culturelles en avant, le Maire, François Asensi et la Municipalité ont depuis 1983, subventionné l’association et investit massivement pour que le cinéma puisse vivre. Je rappelle que depuis cette date, notre Ville subventionne à hauteur de 70% le cinéma Tati. Sans cette aide financière, il n’aurait pas pu maintenir son activité. Notre priorité absolue était de sauver le cinéma Tati. Le Maire a donc proposé le 19 décembre dernier un vœu au Conseil municipal qui vise à municipaliser le cinéma. Notons que nombre de cinémas sont aujourd’hui municipalisés, car c’est souvent grâce à la puissance publique que survit ce type de cinéma dans nos villes. Par exemple, Le Méliès de Montreuil est municipalisé, et plus proche de nous le cinéma de Mitry-Mory. Oui, la Ville va sauver son cinéma !
En quoi va consister le processus de municipalisation ?
Cela ne changera rien pour le public du cinéma. Que ce soit un service public de la collectivité ou une association, il n’y aura pas de rupture. Ce processus en cours de préparation se fera en lien avec l’association et ses salariés. Il se traduira par le transfert de l’activité et de l’ensemble des contrats à la Ville. Il n’y aura donc aucun licenciement, nous sauvons ainsi les emplois. Notre volonté est intacte : nous voulons un cinéma proche des habitants, ouvert à toutes et tous, généraliste et art et essai. Les spectateurs y trouveront toujours un accueil chaleureux, une programmation de qualité, des rencontres avec des cinéastes, des comédiennes et des comédiens, des événements thématiques… Toutes les valeurs de ce cinéma pourront ainsi continuer a se développer.