D’origine iranienne, Golnaz Behrouznia est actuellement en résidence à l’espace Jean- Roger-Caussimon. L’expérience a débuté en ce lieu début 2023, avec l’exposition de l’un de ses travaux autour des cycles de la Terre : Dramaturgy of Biospheric Cycles. Puis, ce fut « une pièce anticipative qui parle de la reprise des mousses végétales après l’extinction de la vie sur Terre intitulée Observations Post-Viventem », précise l’artiste. Aujourd’hui, elle travaille sur Nymphal, « un projet ambitieux autour de la rencontre entre l’humain et l’insecte. »
Fascination et répulsion
Après avoir suivi des cours à l’école des beaux-arts de Téhéran (« qui m’ont conduit vers l’étude de la chimie et de la physique des milieux naturels, et vers l’observation microscopique avec un fort intérêt pour la morphogenèse du vivant », confie-t-elle), elle étudie à Toulouse « pour apprendre les pratiques des nouveaux médias afin d’étendre mes champs d’expression », dit-elle encore avant de souligner son intérêt pour le monde des insectes.
« Depuis plusieurs années, je développe des projets artistiques questionnant le vivant sous diverses formes. Nymphal est la suite de cette démarche, où la proposition plastique s’alimente du monde entomologique et de notre relation avec lui. Les insectes constituent plus de 50% de la biodiversité, et la relation particulière que nous avons avec eux est rarement anodine. Souvent vus comme radicalement différents du règne animal et des mammifères, les insectes apparaissent à beaucoup comme menaçants, à la fois par leur taille – ils peuvent se glisser sous la peau -, par leur étrangeté, et par leur organisation en sociétés géantes pour les insectes sociaux. Pourtant, sur plus de 40 000 espèces recensées en France, seulement une vingtaine est réellement nuisible (…) Nymphal propose une expérience sensible et énigmatique, permettant de revisiter la relation de l’homme au vivant par le prisme de notre sentiment et de nos réflexes de répulsion. »
Euphémisme de dire que les créations de Golnaz Behrouznia ne manquent pas de singularité.