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Certes, sur les avenues du Parc et Ernest-Renan, dimanche matin, le mauvais temps fut le premier au rendez-vous de la grande brocante de printemps de Tremblay-en-France. Pas assez, toutefois, pour démoraliser les vendeurs du jour. Il y a bien sûr les plus chanceux, abrités des fines - et passagères - gouttes de pluies sous leur barnum ; puis il y a les débrouillards, avec les moyens du bord, des parasols jusqu’au nappes imperméables.

Ces quelques aménagements seront vites récompensés par la venue de nombreux visiteurs, que le ciel maussade n’a pas su, non plus, décourager. Chez certains, cette brocante fait partie des incontournables, voire des indispensables, comme nous l’explique Marie *, 35 ans, travailleuse dans le social : « Dans les centres commerciaux, les tarifs deviennent hors de portée, que ce soit pour du textile ou même pour des ustensiles de cuisine.  Ici, on peut dénicher des objets à bas prix et par ailleurs bien plus authentiques ! »

En outre, pour cette Tremblaysienne qui élève seule ses deux garçons, et qui peine « à joindre les deux bouts », la journée représente aussi « l’une des rares occasions où [elle] s’autorise à leur offrir un petit cadeau ». Une demi-heure plus tard, l’aîné, 10 ans, repartira avec une nouvelle paire de crampons pour le football négociée à 10 euros.  Le benjamin, 6 ans, pourra ajouter à sa collection trois nouvelles cartes Pokémon – « supers rares ! » - pour 11 euros.

La maman n’est pas en reste : « excellente pâtissière » ironise-t-elle, la voilà désormais munie d’un nouveau kit (plateau tournant, poche à douille, ustensiles) « haut en gamme mais bas en prix ». Lequel lui sera plus rapidement que prévu utile, quand, passant devant le stand à churros et crêpes, elle parvient à contenir la gourmandise de ses bambins : « si vous restez patients et gentils, vous aurez peut-être un gâteau à 16h ».

« Niveau sourire, on a fait le plein »

Chez les près de 180 exposants, on retrouvait naturellement l’ambition de renflouer si possible le porte-monnaie. Mais les raisons de déballer vont souvent bien au-delà : « C’est une tradition de père en fils, je suis avant tout un chineur passionné qui revend le temps d’une journée quelques trouvailles à d’autres passionnés, car je ne peux pas tout garder ! » nous confie un brocanteur ; « tout le monde est gagnant. Nous, on fait du tri dans les objets dont on ne veut plus au lieu de les jeter, qu’on vend à très bas prix, ce qui permet de faire deux heureux : les gens et la planète », résume son voisin.

Pour Francine et Josiane, respectivement 71 et 63 ans, qui se présentent « comme des cousines », c’est avant tout un prétexte afin de passer du bon temps ensemble et faire de belles rencontres : « finalement, on parle peu commerce mais des problématiques du quotidien, de la vie de quartier, de famille, etc. ». À la mi-journée, les quelques transactions effectuées (dvd, vaisselles, vêtements), remboursaient tout juste le coût de leur emplacement « On verra bien quels sont les comptes à la fin (…) en tout cas, au niveau sourire, on a fait le plein ». 

Reste enfin ceux pour qui, la joie et la bonne humeur dissimulent un évènement à ne pas manquer « il représente notre plus grande rentrée d’argent hors subvention » nous confie Laure Dumats, présidente de l’association Félins des rues de Tremblay, qui œuvre à la protection des chats errants et libres de la ville (identification, stérilisations, soins, abris et nourritures).

Son association, comme toutes celles présentes à la brocante, a pu bénéficier de quatre mètres d’emplacement gratuit, sur les six occupés. « Nos actions nécessitent énormément de fonds [environ 200 euros pour une stérilisation]. Sans cet élan de générosité, et celui des bénévoles qui nous ont donnés tous les objets disposés sur notre stand, nous ne pourrions pas les mener tout au long de l’année », rappelle-t-elle.

Philippe Geopfert, président de l’association B.A.L. au centre organisatrice de la brocante, tient lui aussi à souligner l’implication de toutes les « petites mains sans lesquelles rien ne saurait possible, je pense au service technique, à l’électricien, au plombier, à tous nos bénévoles, ce sont des gens qu’il faut remercier ».  Nul doute que les sourires affichés lors de cette édition 2024, au fond, le disaient : merci !