Marina, vous avez 27 ans, Romane 24 ans et Anna-Li 22 ans. Pouvez-vous vous présenter ?
Nous sommes trois étudiantes en cursus master de musique de chambre au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Nous baignons dans la musique classique depuis notre enfance. Nous nous produisons sur scène tant que solistes, en grand ensemble ou en musique de chambre. Notre rencontre est le fruit de hasard. Ce qui nous a rapidement rapprochées, c'est justement cette passion commune pour la musique de chambre.
Pourquoi précisément cette musique ?
C'est un genre destiné à un petit ensemble, jusqu'à sept instruments à cordes, bois, cuivres ou percussions, à l'opposé des orchestres qui réunissent beaucoup de musiciens et où l'on peut se sentir noyé. Le trio, c'est une unité. Ici, on ne peut pas se cacher derrière les autres car on est toutes exposées. Et puis, il y a un côté plus intimiste car les salles sont plus petites et la proximité avec le public plus grande. Le répertoire est très vaste, magnifique, plus ou moins connu selon les compositeurs.
Anna-Li, comment votre trio s'est-il formé ?
Anna-Li. J'avais été enchantée par une première expérience en musique de chambre avec Romane, lors d'une académie. J'ai eu envie de pousser plus loin et, après avoir été scotchée par la performance de Marina, au piano, je me suis convaincue qu'il fallait faire quelque chose ensemble. Par bonheur, les filles partageaient le même avis et le trio est né en 2021. Depuis, une forte complicité musicale nous lie.
Quels sont vos compositeurs préférés à toutes les trois ?
Trio Lazuli. Difficile de les citer tous tant le répertoire est large. Pour résumer, disons que nous sommes particulièrement intéressées par les trios de Mendelssohn, Schubert, Beethoven, Haydn et Chostakovitch. Étant un jeune trio, nous sommes encore en train de constituer notre répertoire, que nous travaillons avec notre professeur, et de renforcer notre unité de groupe.
Que jouerez-vous devant le public tremblaysien le 13 mai ?
Durant une heure, nous jouerons le répertoire de deux musiciens célèbres. Ce sera le Trio avec piano n°1 en Mi bémol majeur, opus 1 de Ludwig van Beethoven. C'est une pièce de jeunesse au caractère assez joyeux et vif, avec de nombreux changements de rythme et un dialogue permanent entre les instruments. Nous présenterons également le Trio avec piano en La mineur de Maurice Ravel. Il l'a composé comme une oeuvre à un seul instrument, avec une forte trame mélodique, beaucoup de couleurs et de sonorités. C'est un classique de la musique française du début du XXe siècle.
Qu'avez-vous envie de transmettre ?
Nous aimons sortir de la zone de confort qu'offre la sphère habituelle des mélomanes, pour aller à la rencontre de publics plus éloignés de la musique classique. La rendre plus accessible est une idée qui nous va bien.
Pourquoi ce nom de trio Lazuli ?
Il n'y a pas de clin d'oeil, de sens caché ou de référence particulière. La sonorité du nom nous a séduites. Il évoque aussi le lapislazuli une pierre fine. Et puis Lazuli n'enferme pas dans l'image d'une musique jouée seulement pour les connaisseurs.
Vous êtes des musiciennes professionnelles ?
Nous sommes en tout cas considérées comme des musiciens professionnels car nous sommes diplômées d'un master d'instrument solo. Notre souhait est de vivre de la musique, mais nous n'en sommes qu'au début de notre carrière. Nous jouons dans des festivals, pour des particuliers, des associations, divers évènement qui nous permettent de nous faire connaître et d'étoffer notre répertoire. Nous avons aussi l'intention de préparer des concours internationaux.
Existe-t-il beaucoup de trios féminins ?
De notre génération, oui. La musique classique s'est beaucoup ouverte et le milieu n'est plus sexiste comme il a pu l'être dans le passé. Être des femmes n'a jamais fait obstacle à notre souhait de jouer de la musique en trio.
Samedi 13 mai à 19h. Entrée libre. Réservations au 01 49 63 42 93.