Sans eux, les associations ne pourraient pas fonctionner. De nombreux bénévoles s’investissent tout au long de l’année pour faire vivre pléthore d’activités au sein des 245 associations locales soutenues par la municipalité, qui leur attribue des subventions et leur accorde des moyens. « Le bénévolat, c’est donner sans calculer. Il y a une gratification intellectuelle qui passe par la transmission du savoir, fait valoir Hélène Ayres, directrice adjointe du centre social Louise Michel/Mikado. Malheureusement depuis le début de la crise sanitaire, trois de nos bénévoles ont pris leur retraite ou sont partis en province par peur du Covid. Nous sommes donc obligés de réduire le nombre de cours d’alphabétisation. Depuis quelques années, nous avons aussi d'avantage de mal à fidéliser nos bénévoles, car les cours d’alphabétisation ou d’informatique demandent un engagement régulier. »
Renouveau
Si maintes associations observent, à l’instar du centre social, une érosion du nombre de bénévoles, il est intéressant de noter également un renouveau : les formes d’engagement évoluent quand d’autres champs d’action émergent. On constate notamment que les jeunes sont plus enclins à s’engager autour de problématiques comme celles liées à l’environnement. Et, alors que tout a été bouleversé depuis un an et demi en raison de la pandémie de Covid-19, Jean-Claude Foye, adjoint au maire délégué à la Vie associative, remarque que malgré des difficultés manifestes, les gens continuent de mener des actions de solidarité. « Il y a une vraie inquiétude quant au vieillissement des bénévoles actifs au sein des associations, mais cela ne date pas d’aujourd’hui, mesure-t-il. En revanche, dans le domaine de l’entraide, il y a une certaine effervescence. La crise sanitaire et sociale a en effet créé un élan de solidarité et dopé certaines associations, à l’image du comité local du Secours populaire français 93, qui était en sommeil depuis quelques années. »
Florence Lecoeur, Kahina Iftene et Nelly Lechardeur s’activent depuis cet été pour faire revivre cette cellule locale du Secours populaire. « Nous redémarrons l’activité de l’association, qui était suspendue par manque de bénévoles », explique Florence Lecoeur, ancienne donatrice, qui a décidé avec ses deux acolytes de reprendre les choses en main. « Nous avons organisé en août des sorties à la mer pour les familles, qui ont attiré beaucoup de monde. Nous avons également remis en place des permanences les mercredis et les samedis matin dans notre local, au 25 avenue Pasteur. En ce moment, nous organisons des braderies afin de récolter des fonds pour les cadeaux de Noël des enfants hospitalisés à Robert-Ballanger et à la clinique du Vert-Galant », détaille Kahina Iftene. Une implication qui fera, espérons-le, des émules.
Qu'est-ce que le bénévolat ?
À la différence du volontariat ou du service civique universel, le bénévolat n’est encadré par aucune loi. Cependant, en 1993, le Conseil économique, social et environnemental précise ce concept en donnant une définition généralement reprise : « Est bénévole, toute personne qui s'engage librement pour mener une action non salariée en direction d'autrui, en dehors de son temps professionnel et familial ».
Près d'un Français sur quatre pratique le bénévolat et donne de son temps au sein d'une structure associative. La majorité des bénévoles œuvrent dans des secteurs comme le sport, la culture, les loisirs ou l'action sociale, tandis que d'autres s'impliquent dans la défense de droits ou de causes, comme l'environnement.
Paroles de bénévoles
Ils ont en commun un désir de partager, de transmettre, de donner de leur temps et de leur passion. Animés par cet esprit de bénévolat, ils contribuent au bien-vivre ensemble.
Abdelhafid Khiar, président du Tremblay-en-France Judo
Quand Claude Jacquart, le fondateur du club, m’a passé le flambeau il y a huit ans, ç’a été un honneur. J’avais un challenge, celui de diversifier la section et de redynamiser le club. Je consacre ma vie au judo et au bénévolat. Mais je suis bien entouré. Le judo, c’est une famille ! Tous les membres du bureau sont bénévoles. Les seuls salariés que nous avons, ce sont les professeurs diplômés d’État. Nous avons une bonne équipe de bénévoles, c’est ce qui fait notre force.
Avec le Covid, notre objectif, c’est de maintenir les effectifs et de promouvoir le judo éducatif, ludique et pédagogique à Tremblay. Souvent, on m’a tendu la main, donc quand je peux donner un peu de ma personne, je le fais volontiers, en essayant de donner du plaisir aux enfants et aux ados qui pratiquent ce sport. Lorsqu’ils obtiennent leur ceinture noire, pour nous, c’est gratifiant.
Henri Rousseau, bénévole au centre social Louise Michel-Mikado
Alexandra Tavares Ribeiro, ancienne bénévole à l'Office municipal de la jeunesse
Grâce au dispositif Contrat Tremblay Tremplin, j’ai pu financer en partie mon ordinateur. J’en ai besoin pour ma licence professionnelle dans les métiers de l’animation sociale, socio-éducative et socioculturelle. En contrepartie, j’ai effectué des heures de bénévolat à l'Office municipal de la jeunesse à l’espace Jules-Ferry. J’ai essayé de trouver des associations, mais c’était en plein Covid. Ce qui m’intéressait, c’était de travailler avec des personnes en situation de handicap.
Quand j’ai le temps, je fais des maraudes à Paris ; je donne aussi des vêtements aux associations caritatives et dans les foyers. Aider les gens, cela me permet de me sentir utile. Il y a une certaine satisfaction lorsqu’on nous remercie avec un sourire. Ce que j’aime dans le bénévolat, c’est qu’on peut faire des maraudes un jour, et du soutien scolaire le lendemain.
Nathalie Hasni, bénévole au centre social Louise Michel-Mikado
Jacques Rémy, président de l’Union nationale des retraités et des personnes âgées
J’ai intégré l’association en 1995, avec des personnes de mon âge, qui étaient aussi des militants pour la défense de leurs droits. J’ai rapidement pris des responsabilités en tant que président. Aujourd’hui, je voudrais passer la main, mais la relève se fait attendre. Le bénévolat doit rester un plaisir. C'est hélas de plus en plus compliqué de mobiliser.
Ce qui motive désormais les retraités, c’est de voyager le plus possible, de sortir tant qu’ils sont valides et puis de profiter de ce qu’ils ont acquis. C’est pourquoi notre association propose des activités, des sorties ; nous fêtons également le réveillon. Malheureusement, depuis la pandémie, beaucoup de nos 120 adhérents ne sortent plus. Nous avons du mal à les rassembler. Mais ça va repartir, car j’ai la chance d’être bien entouré, d’avoir un très bon bureau. Je peux vraiment me reposer sur lui.
Karim Abdelkader, bénévole au centre social Louise Michel-Mikado
Inass Madani, bénéficiaire des cours d’alphabétisation et volontaire
Originaire du Maroc, je suis venue m’installer en France avec ma famille il y a trois ans. Une bonne maîtrise de la langue, c’est important pour s’intégrer dans un pays. Je me suis donc inscrite au centre social Louise-Michel/Mikado pour prendre des cours de français langue étrangère (FLE). Grâce à l’aide des professeurs bénévoles, j’ai réussi à obtenir mon diplôme d'études en langue française (B1) avec une très bonne note.
J’envisage maintenant de passer le B2 pour me perfectionner. Plus tard, je veux m’investir dans le centre social pour rendre ce que l’on m’a transmis. Je veux à mon tour me rendre utile comme bénévole. C’est grâce aux bénévoles que je me sens bien installée, avec des projets. Une des bénévoles du centre social m’a dit un jour : " je n’ai pas de salaire, mon salaire c’est votre réussite ! "
Sylvie Laporte, bénévole au centre social Louise Michel-Mikado
Un rôle essentiel
Le rôle des bénévoles est fondamental, en particulier dans la vie des associations sportives. Sans eux, il n’y aurait ni bureau ni conseil d’administration. « Dans notre ville, l’essence même des bénévoles, c’est l’Office des sports de Tremblay, qui est uniquement composé de bénévoles, affirme Patrick Martin, adjoint au maire délégué aux Sports. Ils sont là pour promouvoir le sport tremblaysien et sont la courroie de transmission entre le terrain, le bénévolat, l’administration et le politique. » Les bénévoles font aussi le lien entre les pratiquants, les parents et le club.
Un contact important. « C’est à ce moment-là que tout se joue entre l’activité et les besoins de l’association, ceux des enfants et des parents, poursuit l’élu. C’est encore plus prégnant dans les sports collectifs où des bénévoles véhiculent les enfants pour les matches à l’extérieur. Ils sont au four et au moulin. Lors des fêtes du rugby ou de la gym, nombre de bénévoles contribuent à l'organisation et à la réussite de la journée. Les présidents, les secrétaires et les trésoriers sont aussi des bénévoles. Sans eux, les associations n’existeraient pas. Ils sont autour du terrain, sur le terrain, dans les réunions du conseil d’administration, du bureau, et parfois même à la fédération. »
Vous souhaitez devenir bénévole, vous pouvez vous inscrire ici.