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Installé au Vert-Galant, place du Bicentenaire de la Révolution française, dans des locaux de 2 200 m2 dotés de deux salles de spectacle (de 500 et 178 places) auxquelles s’ajoutent 22 salles de cours et un auditorium de 72 places, l’Odéon accueille en son sein le conservatoire municipal ainsi que l’association La Scène Jean-Roger-Caussimon. Concerts, auditions, spectacles, master class… : « Grâce à ces magnifiques installations, on peut faire de tout au conservatoire », se félicite Pascal Jollans, le responsable pédagogique et artistique.

Le conservatoire le prouve depuis son inauguration en 2002, en faisant de nouvelles propositions en plus de l’enseignement de la musique et de la danse. Les dernières datent de la rentrée 2019, avec la création d’un chœur d’hommes (qui s’ajoute au chœur féminin Les Baladines) et avec la mise en place d’un dispositif d’inclusion des personnes en situation de handicap (voir l'encadré La musique pour tous ci-dessous).

L’Odéon est accessible à tous, enfants comme adultes. C’est d’ailleurs l’une de ses spécificités par rapport aux conservatoires environnants. Amateur ou professionnel de la musique et de la danse, chacun peut en effet pousser la porte de cet équipement municipal classé par l’État comme établissement d’enseignement artistique spécialisé. Pour garantir son accès au plus grand nombre, en cours individuel ou collectif, la municipalité propose des tarifs liés au quotient familial (voir l'encadré Cotisations modiques et prêt d’instruments ci-dessous).

« Il reste quelques places »

Pendant le confinement, le conservatoire municipal a su tenir la note. Dès sa fermeture officielle, les enseignants ont créé un groupe WhatsApp pour échanger avec la direction et trouver des solutions. « Il n’y a pas eu de rupture », tient à préciser la professeure de guitare Agnès Brancherie, coordinatrice des études et de la diffusion artistique interne. « Les professeurs d’instrument ont fait leurs cours en visio. Et cela a très bien marché puisque 95 % des élèves ont continué à suivre les leçons. Globalement, les élèves ont bien travaillé et certains ont même fait beaucoup de progrès. »

Côté cours de danse, Marie Chateigner, responsable du département et professeure de danse classique et de modern jazz, avait une approche pédagogique un peu différente : « Avec les autres professeurs de danse, nous avons créé un blog comme support de travail, dans lequel nous avons posté des petites vidéos d’exercices à faire pour que les élèves valident leur cursus. Mais j’ai préféré leur laisser la possibilité de s’investir selon leurs moyens techniques et leurs disponibilités au regard de cette situation exceptionnelle. »

La crise sanitaire n’a visiblement pas eu de répercussions sur les inscriptions. « Le taux de réinscription n’a jamais été aussi élevé. Les classes étaient déjà quasiment complètes début juillet. Il reste quelques places en flûte traversière, hautbois, trombone et contrebasse », précise Agnès Brancherie. Pour l’heure, Pascal Jollans et son équipe pédagogique se fixent comme objectifs de consolider le département danse et le rayonnement du conservatoire auprès des habitants.

La musique pour tous

La musique pour tous 

Depuis la rentrée 2019, un dispositif de musicothérapie est proposé à L’Odéon/Conservatoire pour l’accueil et l’inclusion des personnes en situation de handicap. Il s’adresse aux enfants et adultes présentant un handicap physique et/ou cognitif. Des séances sont animées par Anna Rocheman, musicothérapeute diplômée et responsable du dispositif au conservatoire. « Je propose des parcours personnalisés adaptés aux capacités de chacun, explique-t-elle. La musique est un matériau extraordinaire qui peut être compris et interprété par tous. Elle permet une communication alternative d’une grande richesse. J’ai appris le braille littéraire et musical pour permettre l’inclusion dans des classes existantes de personnes ayant une défi cience visuelle. Mon rôle, c’est aussi d’accompagner les enseignants dans leur travail quand ils vont être amenés à accueillir, par exemple, un enfant trisomique ou autiste dans une classe instrumentale. » Si la musique ne guérit pas tout, c’est sans doute l’une des plus joyeuses pratiques thérapeutiques.

Un cocon artistique - Titre-Chapo

Un cocon artistique

Tout le monde a sa place au conservatoire : petits ou grands, musciens, danseurs, amateurs comme futurs professionnels… Immersion.

Texte cocon

Dans l’auditorium, au deuxième étage, Francis Aubier, professeur de trompette, est à la baguette. Aujourd’hui, c’est l’heure des retrouvailles pour l’ensemble à vent, après des vacances bien méritées. Les élèves – qui portent un masque en rentrant, Covid oblige – prennent place avec leur instrument en face du chef d’orchestre pour jouer quelques notes, avant d’interpréter Conquest of paradise du compositeur Vangelis. « Même si les niveaux sont disparates, tous prennent plaisir à jouer ensemble. Cela nous vaut parfois quelques moments de grâce musicale », confie fièrement Francis Aubier.

Lieu de formation archaïque, poussiéreux, centré sur des univers classiques ? Que nenni ! Le conservatoire s’est ouvert il y a plusieurs années aux formations de jazz et aux musiques actuelles, à l’image de la pratique collective de ludo piano, salle Schumann, animée par Natacha Venezia. Un élève improvise un morceau de jazz sans partition. L’enseignante tape dans ses mains pour lui faire tenir le rythme : « La note doit être plus longue. C’est un accord sol 7 donc sans si bémol », lui précise-t-elle. Pour s’essayer à différentes esthétiques, mieux vaut cependant apprendre les fondamentaux.

Dans la salle Ohana, un groupe d’adultes lisent des partitions en chœur et consciencieusement : « On va commencer tous ensemble par la clé de sol. Aujourd’hui, ce sera en collectif et pas en individuel », indique Philippe Égo, professeur de formation musicale. Comme il aime à le rappeler, « maîtriser le solfège, c’est essentiel si l’on veut être autonome avec n’importe quel instrument. Et cela demande du temps puisque la musique est un langage à part entière, qui a une syntaxe et une écriture qui lui est propre. »

Entrer dans la danse

Autre étage, autre ambiance : dans la salle Matisse, un groupe de huit danseuses de contemporain reproduisent avec application les mouvements de leur professeure sur une chorégraphie de Carolyn Carlson. Dans la salle Chagall, des enfants font quant à eux leurs premiers pas en classique. Ils s’initient à l’apprentissage des positions qui serviront de socle à toute forme de danse. « La danse classique, c’est très technique et codifié, souligne leur professeure, Marie Chateigner. Il faut leur inculquer des bases solides. Ce n’est pas de la rigidité mais de la rigueur. Il faut néanmoins que cela reste ludique. »

Cotisations modiques et prêt d’instruments

Autre spécificité qui contribue au rayonnement du conservatoire sur le territoire Paris Terres d’Envol : le prix de l’adhésion, qui défie toute concurrence. Pour s’ajuster aux ressources des pratiquants et ainsi garantir l’accès au plus grand nombre de Tremblaysiens, les cotisations des adhérents sont modulées en fonction du quotient familial. « La fourchette tarifaire varie entre 4,70 euros et 57,60 euros au maximum pour le trimestre », détaille Pascal Jollans, le responsable pédagogique et artistique. Autre exception, le prêt gratuit d’instruments aux élèves : « Nous avons un parc instrumental de près de 400 instruments qui augmente chaque année. Nous prêtons toute la famille des cordes frottées, des bois et des cuivres, et même des accordéons et des xylophones d’étude ».

Orchestre au collège - titre

Orchestre au collège : plus que de la musique !

Orchestre au collège - Image, texte

Vous les avez peut-être écoutés lors d’une cérémonie officielle, à l’occasion de la manifestation du Bois est à nous, ou à un concert à l’Odéon ? Ce sont les élèves d’Orchestre au collège. Ce dispositif – créé il y a dix-sept ans – fait aujourd’hui partie du paysage musical tremblaysien. Orchestre au collège, c’est un projet commun : la création d’un orchestre qui va grandir, évoluer, s’épanouir pendant trois ans, de la 6e jusqu’à la 4e. Pour l’établissement Pierre-de-Ronsard, il constitue un véritable projet pédagogique, comme l’explique Francis Aubier, professeur de trompette à L’Odéon/Conservatoire, qui dirige l’ensemble : « Au rythme moyen de deux heures par semaine (une heure en atelier, une heure en orchestre), les élèves obtiennent rapidement un niveau musical de qualité. Ces résultats sont valorisants et contribuent à donner aux jeunes une ouverture d’esprit, plus d’autonomie et de confiance en eux-mêmes. Cela peut même susciter chez eux un intérêt professionnel pour la musique. »

Pour cela, les professeurs de musique développent une pédagogie adaptée : « Nous avons la même exigence qu’au conservatoire en matière de tenue d’instrument, de son et de rigueur solfégique. Les élèves vont mettre leur travail individuel au service du collectif. Le but, c’est d’arriver à un même résultat tous ensemble pour jouer un morceau. »

Ce dispositif, qui représente une véritable opportunité de découvrir la pratique musicale pour de nombreux jeunes y ayant difficilement accès, est pris en charge par la Ville. Au total, une soixantaine d’instruments ont été achetés et prêtés gratuitement par la commune aux collèges Pierre-de-Ronsard et Romain-Rolland. Une aventure qui construit des ponts entre les deux établissements, puisque Francis Aubier a pour projet d’organiser un concert commun au mois de juin avec plusieurs orchestres.

Témoignages

Témoignages - Titre

Maïssane Benseddik

Maïssane Benseddik, trompettiste

Cela va faire 11 ans que je fais de la trompette au conservatoire. En parallèle, je suis des études de musicologie à la Sorbonne. Je participe aussi aux commémorations organisées par la ville. J’étais très timide et la musique m’a donné plus d’assurance, à force de jouer devant des spectateurs. La difficulté de la trompette, c’est de sortir des notes ; pour avoir un bon son, il faut beaucoup d’entraînement. Ce que j’apprécie au conservatoire, ce sont les enseignants, qui sont à l’écoute, mais aussi le fait de proposer des partitions, de faire des concerts avec des orchestres et d’accompagner d’autres instrumentistes

Manon Pilloy et Dinah Taalba

Manon Pilloy et Dinah Taalba, danseuses

Dinah (à gauche)

C’est ma première année de danse classique et contemporaine. J’aime bien ma professeure de danse, elle est gentille. Pour moi, la position la plus dure en danse classique, c’est la couronne, et la plus facile, la position avec les pieds en dehors et les bras levés.

Manon (à droite)

J’adore la danse. Ce que je préfère, c’est faire des pointes. C’est ma deuxième année. L’année dernière, j’étais en cours d’initiation avec ma copine Dinah. Je la connais depuis la maternelle.

Louise Bruel

Louise Bruel, professeure de flûte traversière

Contrairement aux idées reçues, la flûte n’est pas un instrument qui demande d’avoir un souffle exceptionnel. En revanche, c’est un instrument exigeant, qui demande de la patience, de la concentration et de l’assiduité. C’est aussi formateur par rapport à la gestion du stress, à la coordination mentale et physique. En matière d’enseignement, j’ai surtout envie de former des mélomanes, de leur donner une autonomie musicale pour qu’ils puissent ensuite voler de leurs propres ailes. Il y a cette transmission qui se fait pédagogiquement mais aussi artistiquement.

Chiffres

Quelques chiffres

557 élèves en musiques
244 élèves en danse
32 enseignants
719 enfants accompagnés dans le cadre des parcours d'éducation artistique et culturelle
49 Formations orchestrales et vocales
75 concerts professionnels et amateurs par an

3 questions

Trois questions à Danielle Bellini

Directrice des affaires culturelles et de l'éducation populaire

Comment se construit le projet culturel à Tremblay et plus particulièrement à L’Odéon/Conservatoire ?

En tant que service public de la culture, notre ambition est de créer les conditions d’un regard nouveau porté sur le monde, sur les autres et sur soi, de donner à rêver, à réfléchir, à se divertir et à participer. Concrètement, cela se traduit par une programmation culturelle exigeante et diversifiée. Tremblay est une terre d’accueil de résidences artistiques, de création et de diffusion des œuvres, d’actions hors les murs qui permettent plus de liens entre les artistes et les publics.

À L’Odéon, c’est l’enseignement des pratiques individuelles et collectives qui est au cœur du projet de l’établissement. Il favorise le lien social et le jouer ensemble, pour le plus grand plaisir du public. La Scène Jean-Roger-Caussimon est aussi un appui et un accompagnement à la création musicale, à la promotion de jeunes artistes. La force de ses actions, ce sont ses partenariats avec les autres structures culturelles et les services municipaux.

Comment la ville aborde-t-elle cette saison culturelle faite d’incertitudes liées à la crise sanitaire ?

Nous ne sommes pas à l’abri d’annulations de spectacles et de tournées, ni de micro-confinements, ou encore d’artistes qui ne pourraient pas se produire. Toutes les structures ont travaillé sur des protocoles sanitaires distincts, aussi bien pour les agents que pour les publics, afin d’assurer pour chacun les meilleures conditions de travail et d’accueil dans nos lieux. La situation est grave et périlleuse, mais les artistes ont un pouvoir d’adaptation et de résistance pour permettre aux habitants de trouver des espaces de liberté, d’espoir, de réconfort, pour souffler et se changer les idées.

Quels sont les objectifs poursuivis par les structures culturelles pour les années à venir ?

Dans la continuité de ce qui est déjà engagé, il s’agit de faire partager l’art, avec des objectifs de démocratisation, d’élargissement de la connaissance, de la compréhension du monde et de l’esprit critique des médias. Cette dimension très citoyenne se déploie différemment selon les structures culturelles. Chacune a des missions spécifiques mais un but commun : donner à voir qu’un autre monde est possible !