Très impliqués lors de leur stage à Gérardmer, déplaçant des montagnes… de fonte en salle de musculation ou donnant tout sur la piste en pleine canicule, les Jaune et Noir ont choisi le chemin du travail, à la dure, pour « classer » définitivement les derniers mois. Entre frustration sportive et crise sanitaire, renouer avec l'effort intense et se confronter, ballon en main, à l’adversaire, aura donc fait office de thérapie pour amorcer un nouveau départ.
« En mars dernier, on était partis sur une opération commando, analyse Patrice Annonay, le capitaine. Et ça aurait clairement pu fonctionner. J’avais confiance. Lors de notre dernier match, on avait battu Chambéry et on devait ensuite aller à Chartres. On était sur une très bonne dynamique à l’entraînement. C’est ce que je veux retenir, car c’étaient probablement les prémices de notre reconstruction. Et cela passait par un maintien sur le terrain. Maintenant, les choses sont ce qu’elles sont et nous repartons dans une Lidl Starligue à 16 équipes [il y a deux montées et aucune descente - NDLR] avec l’objectif, pour moi, que l’on ne parle plus de maintien nous concernant, que l’on ne soit plus les vilains petits canards du fond de la classe. Le club doit se concentrer sur le milieu de tableau, voire plus. C’est pour cela que le nouveau coach est très exigeant avec nous. Et que l’on se plie à ses demandes. »
Revenir à la base : la défense
Fraîchement recruté après des expériences très réussies à Toulouse et Saint-Raphaël, l'entraîneur Joël Da Silva a imposé sa patte. Il s'en explique : « On a pris le temps, lors des premières semaines, d’installer les choses, les règles de vie, le fonctionnement que l’on voulait mettre en place, les relations que l’on voulait avoir ensemble. Il y a une volonté forte d’apporter de la pédagogie, de la méthodologie, d’expliquer et de rassurer. Les joueurs sont rentrés progressivement dans le projet. L’idée est d’abord de revenir à la base : la défense. De toute façon, on ne peut pas exister en Lidl Starligue si on est avant-derniers dans ce secteur. Surtout si on est l'une des pires attaques du championnat… Il faut donc que l’on sente un bloc derrière. C’est pour cela que j’ai beaucoup insisté sur l’état d’esprit. On court ensemble, on fait ensemble. Ensuite, sur le plan offensif, on échange beaucoup, notamment avec les demi-centres. Le projet, ce n’est pas le mien, c’est le leur. Et c’est leur réussite ! Et puis, il n’y a pas de double discours : ils vont souffrir et ils savent pourquoi ! »
L’ambition est ainsi d’être capable de prendre tout de suite des points quand se présenteront alternativement les déplacements à Istres et Cesson et les venues de Chambéry et Ivry à l’occasion des quatre premières journées. Face à ces adversaires directs, les Tremblaysiens auront clairement leur carte à jouer.
« C’est une saison qui sera difficile et longue, poursuit le technicien. Mais je trouve que c’est un début plutôt équilibré. L’avantage que l’on a, c’est qu’on a un effectif qui a peu bougé car on a surtout fait des ajustements. D’autres ont perdu des joueurs importants, comme Ivry. Cesson reconstruit, Chambéry aussi. Notre meilleur recrutement, c’est d’avoir gardé quasiment la même équipe – d’autant que les joueurs ont envie de vivre autre chose. Ils le méritent car il y a de la qualité dans ce groupe. Le début de saison peut donc être propice à de bonnes performances. Je sens que l’équipe se libère ; or une équipe qui joue libérée est une équipe dangereuse. » En sage, le portier et capitaine abonde : « Si chacun amène le meilleur de lui-même, on a les joueurs pour y parvenir. On a un groupe très homogène avec des jeunes et des moins jeunes, des internationaux, d’autres qui ne le sont pas. Le groupe vit vraiment bien ensemble et il y a de la joie, même si c’est très dur. »
Ces mots, dans la bouche d’un joueur dont la parole est souvent mesurée, ont de quoi rassurer alors que se profilent les premiers matchs officiels qui ont tant manqué.
Vidéo Da Silva
Les recrues
Les recrues
Joël Da Silva
Joël Da Silva
Le cerveau
Passé avec succès par Toulouse et Saint-Raphaël, le coach Joël Da Silva arrive en Seine-Saint-Denis avec beaucoup d'ambition. Ses maîtres-mots ? Apporter de la sérénité, de la bienveillance et de la bonne humeur dans le travail. Mais en recentrant les choses sur la notion de travail, au coeur d’un collectif « à l’écoute, de qualité, qui a beaucoup souffert depuis quelques années mais qui peut réaliser de grandes choses ».
Mohamed Soussi
Mohamed Soussi
Le poids lourd
International tunisien en provenance de Montpellier (où il a remporté la Ligue des champions en 2018), l’arrière polyvalent Mohamed Soussi sera très attendu du côté du Palais des sports. Joël Da Silva détaille : « C’est un joueur international confirmé qui vient de passer trois saisons au MHB. Son challenge personnel est de devenir un joueur important dans un collectif. Il a envie de se prouver qu’il peut peser en club et devenir incontournable en sélection. Il doit donc amener ce petit plus et faire passer un palier aux autres grâce à son expérience. Il doit être un leader naturel. » Un défi que l’intéressé veut relever : « C’est un nouveau club, une nouvelle aventure, et j’ai de nouveaux objectifs, glisse le petit nouveau. Je suis venu à Tremblay car je crois en cette équipe, dans ces joueurs. Je veux être un exemple d'implication. On va pousser vers l’avant, tous ensemble ! »
Étienne Mocquais
Étienne Mocquais
La super gâchette
Rapide en contres et sûr aux tirs, tant depuis le champ que lors de l’exercice des penalties, l’ailier gauche Étienne Mocquais sera l'un des joueurs à suivre de près cette saison. « C’est un tournant pour moi que de venir ici, confesse le champion du monde et d’Europe U19. C’est la première fois que je change de club pour une durée aussi importante et c’est pour assumer des responsabilités. Le club me fait confiance malgré mes deux blessures importantes [au genou - NDLR]. Je veux travailler dur pour rendre cette confiance en finissant le travail pour mes partenaires et en marquant le plus de buts possible. » Ce qui ne gênerait pas le coach maison : « Étienne sort de son confort en quittant Créteil. Il a eu des galères physiques mais il a de grandes qualités. Ce sera une saison importante pour lui. Il a tout à prouver sur un poste où le club est une référence avec les Bingo, Ostertag, Honrubia, Borges qui sont passés avant lui ! »
Rubens Pierre
Rubens Pierre
L'affamé
Gardien à l’envergure impressionnante, Rubens Pierre est l'un des paris du TFHB pour les prochaines années. Né en Île-de-France, il a suivi sa formation à Montpellier puis s’est illustré à Cesson. « Je veux m’imposer à Tremblay et le club m’offre la possibilité de le faire, argue-t-il. Comme joueur, en dehors de mon envergure, de ma souplesse et de mon explosivité, je veux apporter mon caractère de gagnant car je déteste vraiment perdre. » Son coach poursuit : « Il a des qualités physiques, morphologiques, mais aussi une culture handballistique intéressante puisqu’il est passé par le MHB. Il est travailleur et on a besoin de quelqu’un comme ça, qui veut progresser. On attend qu’il puisse soulager Patrice Annonay, auprès duquel il aura beaucoup à apprendre. »
Lucas Jametal
Lucas Jametal
Le joker
De plus en plus présent dans le collectif des Jaune et Noir en tant qu’aspirant du centre de formation depuis deux saisons, l’arrière gauche Lucas Jametal a décroché un contrat de stagiaire pro pour l’exercice à venir. « C’est un joueur en formation, souligne Joël Da Silva. Mais je compte sur lui. Comme entraîneur, j’ai toujours fait confiance aux jeunes. Il doit saisir les occasions qui se présenteront, faire preuve de concentration. » Des mots qui résonnent chez l’intéressé : « J’ai fait quelques pas mais il me manque encore beaucoup de choses. Cela devient très sérieux cette saison. Je veux apporter ma fraîcheur, permettre aux pros de souffler quand c’est nécessaire. »
Elyas Bouadjadja
Elyas Bouadjadja
L’insouciant
Vu à quelques reprises la saison passée en raison des blessures sur le poste d’arrière droit, le très jeune Elyas Bouadjadja a signé son premier contrat, comme stagiaire pro, avec les Jaune et Noir. Il nourrit l’ambition de grappiller encore un peu plus de temps de jeu. « On verra si j’ai la chance de jouer, mais j’ai beaucoup d’envie. Et je suis déjà très heureux de me retrouver dans le groupe pro, car j'en rêve depuis tout petit. Je dois beaucoup prouver. » Son coach veut surtout qu’il poursuive son apprentissage : « La pression ne va plus être la même pour lui ; il faudra le protéger afin qu’il ne se grille pas, car il passe dans une autre catégorie. »
Médérick Grégoire
Médérick Grégoire
Le combattant
Encore au centre de formation, le pivot Médérick Grégoire sera lui aussi intégré au collectif. Il devra d’abord faire montre de ses qualités en défense, insiste Joël Da Silva : « C’est un pivot atypique, pur produit d’ici. Il entrera dans les schémas défensifs. Il aime le combat et il devra apprendre à contrôler son énergie débordante. »