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Écoute, disponibilité et sens de l’adaptation : telles sont, selon Sadia Benhamou, les principales qualités à posséder pour diriger une structure comme le pôle municipal de santé (PMS). Diplômée en santé et en droit public, la quinquagénaire possède une expérience professionnelle très riche.

« J’ai toujours su que je travaillerais dans le public », affirme la native de Montreuil, où elle et sa famille habitent toujours. Engagement tenu : elle entre dans la fonction publique territoriale en 1994, au Blanc-Mesnil tout d’abord, dans un service qui s’occupait des retraités. Sadia Benhamou a également officié à Montreuil, où elle s’est occupée de l’habitat insalubre – « une mission très difficile », admet-elle. À Saint-Denis, elle a dirigé un centre municipal de santé pendant deux ans. Avant de rejoindre Tremblay, elle a aussi été directrice adjointe de la santé à Gentilly (Val-de- Marne).

La Montreuilloise a été séduite par le projet tremblaysien et la longue tradition de la ville en matière de santé. « Le PMS a deux dimensions : le soin bien sûr, mais aussi, à travers le contrat local de santé (CLS), la prévention – qui inclut notamment le handicap, domaine dont je ne m’occupais pas à Saint- Denis par exemple. Et tout cela sous la houlette d’une même direction et dans le même espace », fait-elle valoir alors qu’avec ses équipes, elle travaille à la mise en place d’un CLS de troisième génération. Ces CLS ont pour objectif de réduire les inégalités sociales et territoriales de santé et de proposer des parcours de santé plus cohérents et adaptés à l’échelon local. « Mais ici à Tremblay, il y a en outre la volonté que la santé irrigue toutes les politiques et qu’elle se décline dans tous les domaines », fait remarquer la directrice.

Téléconsultation ouverte à tous

Sadia Benhamou se félicite d’avoir avec elle « une équipe jeune et motivée ». Elle apprécie aussi la solidarité qui existe entre les différents services de la Ville. Une solidarité qui fut précieuse pendant la crise sanitaire : « Des agents de la direction des Ressources humaines, notamment, sont venus renforcer nos équipes pour l’accueil du public. » Cette crise, elle l’a vécue de plein fouet avec le personnel du PMS, qui a poursuivi chaque jour sa mission de service public. « Je crois que comme pour tout le monde, il y a eu un effet de sidération lors de la survenue de l’épidémie. Mais ici, au PMS, nous n’avons pas eu peur : nous avons réfléchi et nous nous sommes adaptés très rapidement », souligne cette mère de trois filles, dont l’une veut devenir médecin.

La mise en place de la téléconsultation – ouverte à tous et totalement remboursée par la Sécurité sociale – s’est accélérée à la faveur du confinement. « Cela nous a permis de soigner des patients que l’on n’aurait sinon pas vus pendant toute cette période ! Nous avons pris tout le temps nécessaire, trois semaines en fait, pour démarrer ce type de consultations, afin de nous assurer que tous les flux étaient sécurisés », précise la directrice. Depuis sa mise en place, 200 personnes de tout âge ont déjà eu recours à ce système. La majorité a entre 40 et 59 ans mais 14 % ont plus de 60 ans et 11 % sont mineurs.

Améliorer l’accès aux soins

De nombreux projets ont néanmoins été retardés par le coronavirus. L’un d’eux est particulièrement cher à la responsable : il s’agit de la mise en place d’un pass ambulatoire, qui vise à créer un parcours de soins pour les personnes les plus précaires, et à faciliter l’adhésion des acteurs de santé à la prise en charge de patients sans droits ouverts. « Nous travaillons actuellement sur ce sujet. C’est un vrai challenge. Il nous faut parvenir à impliquer tous les acteurs locaux : pas seulement la médecine, mais aussi les pharmacies, les laboratoires d’analyse, etc. », explique Sadia Benhamou.

Le PMS est aussi engagé dans la création d’une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) – un cadre de coopération des acteurs de santé à l’échelle d’un territoire. Ce dispositif, soutenu par la caisse primaire d’assurance maladie et l’agence régionale de santé, doit permettre d’identifier les besoins de santé non ou insuffisamment traités au sein de la population. Il peut s’agir, par exemple, d’améliorer le parcours des patients atteints d’une pathologie particulière, ou bien d’assurer l’accès aux soins pour les personnes âgées.

La crainte d'une deuxième vague

En observant le comportement de chacun depuis le déconfinement, la directrice du PMS ne cache pas qu’elle a peur de la rentrée et d’une probable deuxième vague. « J’avais espéré que le fameux monde d’après ne ressemblerait pas à celui d’avant. Mais, il faut l’admettre, nous sommes assez individualistes dans ce pays. » En attendant, pour cet été, Sadia Benhamou a fait une croix sur ses traditionnelles vacances au Maroc : elle s’en ira goûter aux charmes de la Picardie, où son père possède une maison. Visites, balades et repos seront au programme, avant de reprendre du service à la rentrée, en espérant pouvoir se consacrer à 100 % à ses nombreux projets, sans avoir à affronter un retour trop brutal de l’épidémie.