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Le maire François Asensi, ainsi que de nombreux élus de la municipalité, l’Amicale des organisations d’anciens combattants, le Souvenir français et le Conseiller départemental étaient rassemblés dimanche 27 avril à l’occasion du 80e anniversaire de la Libération des camps de la mort et de la Journée nationale de la déportation. Retrouvez ci-dessous l’intégralité du discours prononcé par Thierry Godin, adjoint au maire délégué au Patrimoine et à la Mémoire.

Monsieur le Maire, 
Mesdames et Messieurs les élus, 
Mesdames et Messieurs les responsables d’associations, 
Mesdames, Messieurs, 

Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour commémorer la Journée Nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation. Comme tous les derniers dimanches d’avril, nous sommes ici pour ne pas oublier les heures les plus sombres de notre histoire, où des hommes, des femmes et des enfants ont été arrachés à leurs foyers, à leurs vies, pour être conduits vers l'horreur des camps de concentration et d'extermination. 2025 est l’année de la célébration des 80 ans de la Libération et de la victoire sur le nazisme. 

Mais au-delà des combats acharnés, la progression victorieuse des alliés aura également été un voyage au cœur de la folie nazie. Oui, il y a 80 ans, au début de l’année 1945, les forces alliées progressent sur les deux fronts, à l'Ouest et à l'Est. Des rumeurs persistantes circulent déjà, concernant l'existence de camps où des atrocités seraient commises. Mais la réalité de la solution finale reste encore largement inconnue du monde extérieur. 

En Janvier 45, le voile sombre finit par se déchirer : L’Armée Rouge est en Pologne et libère le camp d'Auschwitz-Birkenau. Les Soviétiques découvrent alors un véritable complexe industriel dédié au meurtre de masse : des chambres à gaz, des crématoires, des montagnes de chaussures, de cheveux et d'effets personnels des victimes. Les quelques milliers de prisonniers laissés sur place témoigneront de l'extermination systématique. Plus tard, on saura qu’à lui seul, le camp d’Auschwitz aura permis l’anéantissement de plus d’un million de personnes dont 900 000 furent gazés immédiatement à leur arrivée. 

Début avril, l’armée américaine est à son tour confrontée à l’indicible. En Allemagne, elle découvre d’abord le camp d'Ohrdruf, puis Buchenwald où les soldats découvrent plus de 20 000 survivants dans des conditions effroyables, ainsi que des preuves de torture, d'expérimentations médicales et de meurtres. Au fur et à mesure de leur avancée, les alliés découvriront l’ampleur du système concentrationnaire nazi qui comprenait des centaines de site d’incarcération avec des fonctions distinctes. Parmi eux : les six camps de la mort implantés en Pologne, spécialement conçus pour l’extermination systématique et rapide de populations entières : Auschwitz-Birkenau, Belzec, Chelmno, Lublin-Majdanek, Sobibor et Treblinka. 

Au total, quelques six millions d’individus ont été engloutis dans les camps d’extermination : en grande majorité des juifs, mais également des tsiganes, des homosexuels, des handicapés physiques ou mentaux simplement parce qu’ils altéraient l’idéal délirant de la pureté raciale. Et puis des militants politiques de toutes obédiences, communistes, socialistes, gaullistes, et bien sûr, les résistants. 

Dans toute l’Europe et en France, cette sombre époque a charrié son lot de lâchetés et de dénonciations. Mais il faut aussi se souvenir que dans les ténèbres, des lueurs d’espoir sont apparues. Que, lorsque l'humanité semblait s'écrouler, des héros anonymes se sont pressés pour la redresser. Bravant les risques, des milliers de Justes, comme les Epoux Vigier à Tremblay, ont caché et sauvé des juifs. Cette commémoration leur est aussi dédiée. À leur courage, à leur humanité. 

Cette journée du Souvenir n'est pas seulement un moment de deuil et de recueillement. Elle est aussi un appel à la vigilance. À ce titre, la résurgence de l’antisémitisme, en paroles et en actes, ces derniers mois est un phénomène inquiétant, que nous condamnons avec la plus grande fermeté. L'histoire nous enseigne la fragilité de la paix, la puissance mortifère de la haine et de l'intolérance. Il n’y a pas de race. Il y a l’universalité du genre humain. La survalorisation des origines et des identités est le point de départ d’un engrenage dont on ne sait jamais où il s’arrêtera. 

Alors, en ce jour du Souvenir, honorons la mémoire de toutes les victimes de la déportation. Souvenons-nous de leur humanité bafouée, de leurs rêves brisés. Honorons également les héros, les combattants de la Liberté, les Résistants, les Justes. Défendons inlassablement les valeurs de respect, de tolérance et de solidarité qui sont le fondement de notre République et la garantie d'un avenir plus juste et plus humain pour toutes et tous. Cette lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la réaction, la régression, l’obscurantisme fait partie de nos valeurs fondamentales. 

C’est dans cette tradition que nous nous sommes toujours inscrits et c’est dans ce sens que nous continuerons à agir.

Je vous remercie.