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« Est-ce que tout le monde va bien aujourd’hui ? Pas de petits bobos ? Alors, c’est parti… ». Nicolas Prouteau, spécialiste des activités physiques et ludiques adaptées, entame une nouvelle leçon d’escrime avec dix personnes âgées. La doyenne du groupe est nonagénaire. Pendant une heure, elles vont croiser le fer au premier étage de la maison de quartier du Vieux-Pays, dans le cadre de l’atelier bimensuel d’initiation lancé en janvier dernier par le Service d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) du CCAS. 

Ce rendez-vous alterne, une semaine sur deux, avec de la boxe. Les mêmes volontaires se retrouvent à chaque fois. Plus de 90 % sont des femmes que le service vient chercher et ramène chez elles en véhicule. Que ce soit pour l’une ou l’autre discipline, un mot d’ordre : « slow sport ». « L’escrime se pratique essentiellement assis afin de ménager les organismes, avec des exercices sous forme de jeux. Ils permettent de travailler la motricité, la précision des gestes, l’équilibre, la confiance en soi et agissent aussi sur le moral grâce à l’effet de groupe », explique le coach, qui intervient également en Ehpad. 

Activités hors les murs plébiscitées

Épée factice en main, sourire accroché au visage et rire communicatif, les participants se régalent. « J’attends ces moments avec impatience, car ils me font beaucoup de bien physiquement. Et puis, je vois du monde, c’est excellent pour ma tête », confie Yolande, 87 ans. « Ces séances nous obligent à sortir de chez nous. Je trouve même qu’une heure, c’est trop court », renchérit Annick, 73 ans. 

« On sort de l’isolement, on est ensemble, on rigole bien », ajoute Georgette, 89 ans. « Ces activités hors les murs avaient été testées avec succès lors des animations précédant les Jeux olympiques. Elles répondent au constat qu’il est compliqué de faire pratiquer du sport au domicile des personnes », rappelle Fabienne Bocciarelli, responsable de projets au CCAS. Ce dispositif innovant s’achèvera à la mi-mars. Mais il a vocation à être reconduit si le bilan s’avère positif. Pour l’heure, cela ne fait aucun doute.