Football
Une équipe 2 qui se met en quatre...
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« Vous aviez peur de jouer au ballon, aujourd’hui ou quoi ? Ne paniquez pas, il y a zéro pression ! » Ce soir de mars, sur le terrain synthétique du stade Jean-Jaurès, la première des trois séances d’entraînement hebdomadaires de l’équipe 2 des moins de onze ans (U11) du TFC vient de s’achever.
Et la plupart des apprentis footballeurs sont rentrés au vestiaire en regardant leurs crampons. Le discours ferme du coach, Judicaël Argentin, a chatouillé les orgueils. « Mais, sourit ce dernier, ils n’étaient pas comme d’habitude. C’est peut-être à cause de votre présence et de celle du photographe, ça les a un peu stressés. » Il n’y a pas que ça…
Depuis que l’équipe s’est qualifiée pour la Prestige cup international, le 15 février dernier au cours d’un tournoi préliminaire, l'évènement est dans toutes les têtes. C’est presque une responsabilité de représenter à domicile le TFC dans « une catégorie d’âge où on a 101 jeunes, soit huit équipes, calcule Hadj Moussaoui, le responsable des U11. Surtout au milieu des meilleures équipes d’Europe. »
Des rêves plein la tête
Du coup, Rode, en CM2 à l’école Langevin, en perdrait presque sa voix. Timide, il déclare : « La Prestige cup, ça va être dur… On jouera contre des équipes A et nous on est la B. Il va falloir être sérieux dans la préparation parce que ça nous arrive de ne pas suivre les consignes. »
Ou bien de les appliquer à la lettre, comme lors du tournoi qualificatif réunissant 64 clubs franciliens, qui les a vus éliminer Issy-les-Moulineaux, Lusitanos Saint-Maur, Villemomble et une équipe parisienne pour décrocher un des huit billets en jeu pour le Parc des sports. « Ce jour-là, ils ont joué avec le coeur », résume Hadj Moussaoui.
Henri, le milieu de terrain, s’en souvient parfaitement : « C’était un bon moment et en plus j’ai fait une passe décisive. » La prochaine passe, il voudrait bien que ce soit son entraîneur qui lui adresse, sous la forme d’une sélection dans le groupe de dix joueurs pour la Prestige cup : « Ce tournoi me fait rêver. À moi de montrer que je sais jouer au ballon pour être dans les dix », glisse-t-il comme un pro.
Il n’est pas le seul à rêver. Ahmed, le papa d’Ilyas, un jeune joueur formé en Italie, avant que la famille ne rejoigne Tremblay en 2013, en rigole franchement : « Avec la Prestige cup, mon fils ne veut jamais rater un entraînement. Si je lui dis de rester à la maison, c’est la galère ! » Bref, personne ne se cache derrière le poteau de corner dans la dernière ligne droite.
Même Dan, 10 ans, « très stressé » lors du tournoi qualificatif : « Pour la Prestige cup, je serai plus détendu parce qu’on sait déjà qu’on ne va pas la gagner. Même si, on ne veut pas arriver 24e et dernier ! On peut au moins faire quinzième. C’est notre objectif. »
Raisonnable quand bien même le coach est encore là pour recadrer son petit monde : « Ça va jouer au ballon, alors il ne faudra pas qu’ils baissent les bras tout de suite. Maintenant, il faut qu’ils prennent confiance en eux pour s’amuser le jour J. Après tout, ce tournoi, c’est aussi une fête…»
La Prestige Cup 2014
Auteur : Frédéric Haxo