Logement
Tremblay, une ville à taille humaine
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© CAFO-JM BERTAGNA
Pour les locataires du 24 avenue de la Paix, une nouvelle page se tourne. Et celle de tout un quartier. En vue de la démolition de leur immeuble et donc de la dernière tour du projet de renouvellement urbain, la procédure de relogement sera prochainement lancée (début mi-avril). Les locataires étaient invités le 11 février à une première réunion de lancement de l’enquête d'occupation. À leurs côtés, le service Habitat, en collaboration avec les bailleurs. Dans le cadre de la charte intercommunale du relogement, il les accompagne lors de cette période transitoire.
Pour Virginie De Carvalho, adjointe au maire au Logement, ce soutien est essentiel. « Pour que ce projet de renouvellement urbain se passe bien, il faut être au plus près des habitants. Au-delà d'un projet urbanistique, il s'agit de leur parcours de vie et de meilleures conditions de vie». Améliorer la qualité de vie des habitants du centre-ville, bien habiter dans une ville à taille humaine, tel est l’objectif de ces démolitions en même temps qu’une priorité pour la municipalité, concernant tous les quartiers du territoire. Tout en se refusant d’être dans une logique de densification.
Diversité de l’offre et mixité sociale
Caractérisée par des quartiers pavillonnaires, la commune s’est inscrite dans une urbanité vivante, moderne et respectueuse de l’environnement, sur l’initiative de François Asensi, maire de Tremblay, et de ses prédécesseurs. Sur un territoire de 2 244 hectares, la ville compte plus de 13 000 logements (voir encadré), avec une offre d’habitat diversifiée pour mieux répondre aux attentes des familles et favoriser une mixité sociale : lotissements, copropriétés, locatifs. La démolition des plus hautes tours a représenté l’une des étapes clés de cette démarche.
Les futurs bâtiments, ainsi que les projets sur toute la commune font l’objet d’une attention particulière sur leurs choix architecturaux. De qualité et respectant les normes environnementales, ces constructions marquent par leurs caractéristiques innovantes. « La ville tire les enseignements des constructions passées et de leurs difficultés. Les résidences se veulent plus fonctionnelles, de plus petites tailles, pour une échelle plus humaine », précise Virginie De Carvalho. Économes en énergie, elles sont reliées au réseau de géothermie. Certaines utilisent des matériaux vertueux comme le bois (la résidence allée Descartes par exemple).
Limiter les dérives
Pour maintenir cet équilibre, la ville agit à travers des règles d’urbanisme, sanitaire et juridique. À disposition de la municipalité : le Plan local d’urbanisme. Il limite les constructions trop denses et préserve les jardins conséquents avec l’interdiction en 2015 de constructions en fond de parcelles. Via un dialogue constructif avec les promoteurs, la ville agit également pour limiter la hausse du foncier, qui empêcherait des familles d’acheter.
La municipalité peut aussi user de son droit de préemption, mais son utilisation est limitée, comme le souligne Florence Speth, directrice générale des services techniques. « C’est un droit à manier avec parcimonie, car il engage de l’argent public et peut créer des frustrations. Il est utilisé lors des projets d’extension d’établissements scolaires ou d'équipements publics et pour éviter une hausse trop importante du prix des parcelles, suite aux propositions de promoteurs. La préemption représente au maximum trois achats par an ».
Agir en prévention contre les précarités
Quant aux permis de louer et à la lutte contre les marchands de sommeil, la ville s’est engagée dans un positionnement clair : agir en amont en exigeant une autorisation de louer sur plusieurs ensembles immobiliers fragilisés, ayant fait l’objet de procédure de péril, d’insalubrité par le passé. En parallèle, les services se mobilisent pour faire reculer l’habitat dégradé et se structurent autour de cette thématique portée par la municipalité. Des actions sont mises en place comme la création d’un comité technique de l’habitat indigne, le guide de conseils pratiques pour l’entretien d’un logement.
« Des collaborations sont mises en place pour identifier les marchands de sommeil. La ville mène en outre un travail avec l’ensemble des bailleurs pour développer des actions communes sur le savoir habiter et la prévention de l’endettement locatif », souligne Nathalie Courant, directrice générale adjointe des services, chargée de la solidarité et de la cohésion sociale. Car avant tout, "bien habiter", c’est continuer une histoire de vie dans de meilleurs conditions et à Tremblay.
Le logement en chiffres
▒ 13 200 logements à Tremblay (6 300 en maisons individuelles, 6 925 en collectifs)
▒ 2 021 logements neufs programmés entre 2014 et 2024, un peu plus de 900 logements déjà livrés.
▒ 5 tours déjà détruites sur 7 prévues
▒ 350 relogements effectués depuis 2011
▒ 4 067 logements sociaux (au 1er janvier 2018), 1 900 attributions réalisées de 2011 à 2017
▒ 1 678 Tremblaysiens ont fait une demande de logement social et souhaitent rester sur la ville.
▒ 20 procédures lancées au titre de l’habitat indigne en 2018, 2 dossiers en cours d’instruction au niveau du parquet de Bobigny
À Tremblay, on construit beau et bien !
Pour répondre à la demande de logements diversifiés, plusieurs programmes immobiliers vont être livrés prochainement. Ces logements supplémentaires se distinguent par leur qualité et leurs choix architecturaux audacieux. Zoom sur quelques projets.
Îlot Farge
Trois lots sont à aménager sur cet espace par trois promoteurs. 140 logements en accession sont prévus pour une livraison à partir du 2e semestre 2020. Parmi les constructions à venir, le projet les "Grandes Ondes" par Vilogia qui livrera 40 logements en accession à la propriété, du studio aux 4 pièces.
2 questions à Pascale Guilbert, du cabinet d'architecture Lanctuit /Guilbert, sur le projet du 3 ter Cours de la République.
Comment caractériser cette nouvelle construction ?
L’un des enjeux était de créer un bâtiment moderne, ancré dans le quartier. De par son implantation et son architecture, il participe au programme de rénovation urbaine, entrepris par la ville. Le bâtiment s’organise dans un plan en forme de U renfermant en son sein un jardin intérieur. Les volumes ont été voulus simples, « un cube » de couleur brique, présente côté cours de la République un cadre tout en hauteur. Cette façade très sophistiquée traduit une grande fenêtre sur la ville. Deux types de bardages métalliques captent différemment la lumière.
Quelles sont les dispositions environnementales retenues ?
Cet immeuble s’inscrit dans une démarche environnementale visant une certification de type Qualitel et Habitat & Environnement. En plus des éléments de construction, le bâtiment est relié au réseau de géothermie. Il comprend également une toiture végétalisée avec un mélange de sedum (une plante vivace) de type toundra. Pour les extérieurs, un boisement significatif est prévu avec 23 arbres dont 15 le long de l'avenue de la Résistance, 7 au coeur de l'îlot et un sur le Cours de la République.
Auteur : Aurélie Bourillon
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