Théâtre Louis Aragon
La saison d'Aragon en 3D
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© Alek Kostic
Le succès de la formule n’est plus à démontrer, c’est avec plusieurs événements regroupés sous la bannière « 3D danse dehors dedans » que le théâtre Louis Aragon (TLA) lance les festivités et la saison nouvelle. Le 15 septembre, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, la pièce de Béatrice Massin, Fata Morgana, conviera le public à une visite chorégraphique du parc de la Poudrerie à Sevran (où se joueront des pièces tout au long de l’année).
Le 22 septembre, c’est au centre culturel Joseph Kessel de Villepinte puis au TLA que seront présentés Les Sauvages de Sylvère Lamotte et Kata de la spécialiste du hip hop Ann Nguyen. Enfin, 3D danse dehors dedans donnera un dernier rendez-vous au public le 13 octobre, au centre commercial Beau Sevran, où le chorégraphe syrien Mithkal Alzghair livrera deux performances artistiques inédites dans le cadre du partenariat avec la Petite Galerie du musée du Louvre.
Résidences chorégraphiques
Outre les trois artistes Sandrine Lescourant, Sylvère Lamotte et Filipe Lourenço qui s’établiront toute cette saison sur le territoire (voir l’interview d’Emmanuelle Jouan ci-dessous), le théâtre accueillera trois autres chorégraphes pour des résidences artistiques plus courtes. Philippe Ménard, qui avait présenté en 2017 sa pièce Horizon sur la scène tremblaysienne, travaillera à sa nouvelle création Eldorado(s), un projet artistique mené avec ses danseurs mais également des habitants et des lycéens d’André Boulloche de Livry-Gargan.
Deux tous jeunes chorégraphes, Jessica Noita et Julien Rossin, lauréats du prix du Centre chorégraphique national de Créteil, partenaire du TLA, pourront également bénéficier du soutien du lieu et de ses équipes.
De la musique, du théâtre, du cirque…
Quant à la programmation théâtrale de l’année, le public découvrira notamment la dernière création de Jean Bellorini, grand habitué de la scène tremblaysienne. Après Victor Hugo, Dostoïevski ou encore Rabelais, le directeur du théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis, compagnon de route du TLA, s’attaque au monument Marcel Proust. Il présentera Un Instant, adaptation de Du côté de chez Swann, premier tome de La Recherche du temps perdu.
Autre grand moment de théâtre en perspective : la metteuse en scène Chloé Dabert transposera l’Iphigénie de Jean Racine dans notre société actuelle.
La musique (avec notamment Arthur H, Seydou Boro), l’humour (Kévin Razy) et évidemment le cirque figurent également en bonne place dans une programmation riche en temps forts et expériences artistiques : les fameux Yes We Danse, petits tutoriels chorégraphiques vidéo, feront leur retour, un chapiteau de cirque devrait prendre place au centre-ville cet hiver, le théâtre dévoilera ses coulisses… Bref, des rencontres, des émotions : toute la vie est au TLA !
Trois questions à Emmanuelle Jouan, directrice du théâtre Louis Aragon
Comment cette nouvelle saison a-t-elle été pensée ?
Nous partons des propositions des artistes qui entrent en résonance avec ce qui se passe dans la société. Toujours. Et nous nous appuyons sur les équipes en résidence, qui font un gros travail de fond pour tisser des liens avec les habitants.
Qui seront les chorégraphes en résidence dans le cadre de Territoire(s) de la danse ?
Nous sommes en fin de résidence avec le chorégraphe syrien Mikhtal Alzghair et nous prolongeons celles de Sylvère Lamotte et de Sandrine Lescourant. Ce sont deux jeunes équipes, et si on arrêtait la résidence maintenant, on les couperait dans leur élan, dans leur structuration. Avec l’un comme l’autre, on a entamé des relations avec des habitants, des partenaires, et on veut approfondir les pistes lancées.
Nous accueillons aussi un nouveau chorégraphe, Filipe Lourenço. C’est un artiste singulier, d’origine portugaise et spécialiste des danses du Maghreb. Il a dansé dans les plus grandes compagnies de danse contemporaine, mais son point de départ, c’est une maison de quartier où il a appris les danses du Maghreb. Entre Sylvère Lamotte qui est plutôt dans la danse contact, l’histoire de l’art, Sandrine Lescourant, issue de la danse hip hop, et Filipe, nous présentons toute la richesse de la création d’aujourd’hui.
Pour la première fois, le TLA accueille une résidence cirque…
Oui. Les résidences cirque sont un peu différentes de celles de Territoire(s) de la danse, puisque nous avons un engagement de trois ans avec Jean- Baptiste André. C’est un artiste prolifique. Il a une pièce importante en perspective (2019-2020), et il lui fallait un temps de travail au long cours. Son point de départ est la pièce de Bernard-Marie Koltès, Dans la solitude du champ de coton.
Auteur : Mathilde Azerot
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