Danse
La danse à pied, à vélo, en bus et en bateau
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© Sylvie Françoise - Ville de Tremblay-en-France
Plus qu’un théâtre ! Le slogan retenu par l’équipe du Théâtre Louis Aragon (TLA) pour donner le la de cette 30e saison résume parfaitement le chemin parcouru jusqu’ici : « On est parti d’un centre culturel puis d’un théâtre et, aujourd’hui, nous sommes autant dans le théâtre qu’à l’extérieur du théâtre », se félicite Emmanuelle Jouan, sa directrice. De sorte que pour cet anniversaire, l’on a concocté un « Festival 3D Danse Dehors Dedans » exceptionnel.
Soit une synthèse du projet global, axé sur les artistes en résidence, qui se déploie à parts égales sur les planches et hors les murs, et dont le but consiste à rendre accessible l’art dans le quotidien des Tremblaysiens. Une marque de fabrique qu’on retrouve bien évidemment dans le festival qui, le 21 septembre prochain, se décline sur une seule journée en mode déambulatoire ! Le parcours chorégraphique proposé s’inscrit ainsi résolument dans le patrimoine naturel de Tremblay et de son territoire à pied, à vélo, en bus… et en bateau.
Au programme de 3D
On résume ? Depuis l’antre du théâtre (départ du parcours à 15h), l’on passera par l’Espace Jean Ferrat, le parc de la Poudrerie, le canal de l’Ourcq (par deux sites successivement) avant de revenir au TLA, il sera 19h30 et ce ne sera pas fini !
Voilà, six spectacles et autant de déambulations : Eldorado(s), de Philippe Ménard, qui était en résidence au théâtre il y a quelques années (Espace Jean Ferrat, 15h15); Pas seulement, d’Amala Dianor a été joué à Avignon cet été et met en scène quatre jeunes danseurs de hip hop (parc de la Poudrerie, 17h) ; L’Écho d’un infini, de Sylvère Lamotte se décline en duo tandis que Yellel, de Hamid Ben Mahi constitue une étape d’une pièce en cours de création (17h50 et 18h30 sur le canal de l’Ourcq)… Cerise sur le gâteau et retour au TLA à 19h30 pour The Falling Stardust, une grande pièce pour neuf danseurs – autant classiques que contemporains – d’Amala Dianor, un ballet qui a d’ores et déjà tourné dans les plus grands festivals. Bon, l’on finit joyeusement cette journée en mode participatif avec un Yes we dance, une pièce prête à danser, du chorégraphe Filipe Lourenço…
Classiques revisités et cap sur la jeunesse
Comment qualifier la couleur de la saison 2019-2020 ? Danse ou théâtre, la programmation fait la part belle aux classiques revisités et donne la parole à la jeunesse. Ainsi, l’on envoie du lourd avec cet Hommage à Noureev (un programme spécial avec les danseurs de l’Opéra de Paris) le 13 octobre. En avril, Le Pierre et le loup de Sergueï Prokofiev fera l’objet d’un traitement malicieux et joyeux : la chorégraphe Dominique Brun – l’une des deux nouvelles artistes en résidence avec Sylvain Prunenec en 2020 – réinvente avec bonheur ce conte de musique et de danse.
Présent l’an dernier, Filipe Lourenço prolonge sa résidence tandis que celle de Sandrine Lescourant se ponctue finalement avec Acoustique, le fruit de ses échanges sur le territoire. La tradition, le patrimoine en matière de théâtre ? Onéguine, sur une mise en scène de Jean Bellorini et Ruy Blas adapté par Yves Beaunesne...
La jeunesse, elle, prend la parole : c’est l’idée du TLA qui accueille toute l’année le collectif LBJ (La Belle Jeunesse) qui donnera en mai prochain Urgent : attention fragiles, une création visant à « réfléchir sur les états d’urgence sociale et environnementale », entre autres.
Par ailleurs, la résidence circassienne initiée l’an dernier avec Jean-Baptiste André se poursuit, cependant que le théâtre habille sompteusement sa programmation musicale avec Abd Al Malik et Charlélie Couture, respectivement en décembre et janvier...
Journée spéciale le 6 octobre
Trois décennies, cela méritait bien un temps fort qui s’appellerait Le TLA a déjà 30 ans ». L’anniversaire se célèbrera le dimanche 6 octobre à 16h30 au TLA. « On a demandé à Jean Bellorini de créer une proposition musicale et théâtrale avec un groupe de jeunes issus de la troupe Éphémère », dévoile Emmanuelle Jouan, la directrice du TLA. Du beau monde, puisque les jeunes comédiens amateurs – de 15 à 20 ans – qui entreront sur scène à Tremblay sont tous issus de Seine-Saint-Denis et travaillent sous la houlette de Jean Bellorini, directeur du théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis, qui avait créé la troupe dès son arrivée sur cette ville.
C’est autour d’une sélection de textes choisis parmi Le Fou d’Elsa (recueil de poèmes composé par Louis Aragon en pleine guerre d’Algérie) que se construit la représentation du 6 octobre prochain : « Il nous a semblé vraiment intéressant de réentendre Aragon et cette œuvre spécifique portée par une parole de jeunes gens du territoire », explique-t-on au TLA.
Auteur : Eric Guignet
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