Football
L'ascension du foot féminin
Publié le

Après deux confrontations, les footballeuses d'Hénin-Beaumont mènent deux victoires à zéro contre le Tremblay FC. Mais la défaite 3-1 en championnat de deuxième division, en octobre 2014, n'avait vraiment plus rien à voir avec le 11 à 1 encaissé en coupe de France en février 2014.
Entre l'hiver et l'automne 2014, le ballon a bien roulé pour les deux clubs. Les Nordistes sont descendues de leur beffroi en D2 tandis que le TFC y a grimpé.
C'est sa première expérience si haut perché en championnat de France. Une place enviée et mille fois méritée, conquise au terme d'un titre sans bavure de championne de Division d’Honneur (le plus haut niveau régional), suivi par une campagne impeccable lors de la phase d'accession à la D2. Le club n'a pris personne à contre-pied. Il avait annoncé clairement l'objectif.
Objectif maintien
L'équipe devra serrer les rangs pour se maintenir, mais son avenir en D2 ne nourrit pas une inquiétude particulière. « L'équipe est jeune, manque d'expérience, mais est compétitive et largement perfectible », souligne-ton dans l'entourage de Rafika Aïchi, l'entraîneuse.
Surtout, le groupe senior, mais également sa réserve, n'évoluent pas en vase clos. Plusieurs de ses joueuses sont issues directement de ses catégories de jeunes. C'est le cas cette saison pour au moins quatre d'entre elles.
Le TFC a le mérite d'avoir bâti la section féminine en commençant par poser les fondations, c'est-à-dire la formation et l'encadrement.
Dix ans plus tard, le résultat est éclatant. Avec près de 150 licenciées, Tremblay est devenu le premier club féminin de Seine-Saint-Denis, et l'un des plus importants d'Île-de-France.
« Nous alignons au moins une équipe dans toutes les catégories d'âge, ce que des clubs masculins ne parviennent pas toujours à réaliser », précise Bernadette Billy, la responsable du secteur jeune.
L'école de football, par où tout commence, a reçu le label jeune de la FFF. Elle accueille une vingtaine de fillettes, de 6 à 11 ans, dont une majorité de petites Tremblaysiennes.
Le samedi, les 8-10 ans participent à de petites oppositions contre les garçons.
Des sélections chez les plus jeunes
Près d'une centaine d'autres footballeuses se répartissent équitablement des U11 au U19. « Même si la formation prend le pas sur la compétition, la qualité du travail de nos éducateurs aboutit naturellement à l'incorporation de plusieurs de nos éléments dans les sélections du district et en ligue », poursuit la dirigeante.
Près d'une dizaine d'entre-elles ont ainsi été retenues, en U13 et en U16. « Si nous parvenons à garder ces jeunes filles, elles intégreront logiquement le groupe senior dans quelques saisons. »
L'ogre Paris Saint-Germain rôde au bord des mains courantes et cherche à attirer les meilleurs éléments à coup d'euros. Mais, même ponctionné, le vivier de talents n'est pas prêt de se tarir. Et ce, jusque dans le milieu scolaire. Au collège Pierre-de-Ronsard, un prof d'EPS et éducateur au club propose du foot féminin dans le cadre l'association sportive de l'établissement, le mercredi.
Plusieurs collégiennes ont ainsi découvert le ballon à l'AS avant de rejoindre le TFC. D'autres ont participé aux camps de foot que le service des sports organise durant les petites vacances, et où s'impliquent des footballeuses du club. C'est aussi parfois parce que le grand frère joue lui-même au football. Bref, les filles ne s'interdisent plus de franchir le pas.
Auteur : Frédéric Lombard