Rythmes scolaires
Des TAP de qualité mais un emploi du temps à améliorer
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Depuis la rentrée dernière, les élus et les services municipaux auscultent avec tous les acteurs concernés le déroulement des journées scolaires et des fameux TAP (Temps d’activité périscolaire), après l’entrée en vigueur de la réforme des rythmes scolaires imposée par le gouvernement.
«La ville a mis en place des TAP de qualité, diversifiés et gratuits, cependant nous cherchons à améliorer les choses car ce nouvel emploi du temps a accru la fatigue des enfants, surtout pour les maternelles, mais même en élémentaire, ils manquent de repères, rappelle Amel Jaouani, conseillère municipale déléguée à l’enseignement du premier degré.
Après ce constat, la ville a mis en place des groupes de travail pluridisciplinaires, avec l’administration, l’Éducation nationale, les animateurs, les parents, en distinguant maternelle et élémentaire. Avec pour objectif de parler essentiellement de l’organisation, autour de l’enjeu principal : le bien-être de l’enfant. Toutes les personnes ayant une relation avec l’enfant étaient présentes. »
Une configuration inédite puisque se sont réunis aux tables de discussion des secteurs, des personnes qui n’avaient jamais travaillé ensemble et dont le métier et par conséquent les positions ne sont pas les mêmes.
Des TAP de qualité
Malgré des dysfonctionnements, les lourdes contraintes inhérentes à la mise en oeuvre d’une réforme et surtout la fatigue des enfants, la majorité des acteurs reconnaissent la qualité des TAP proposés. « Je ne pense pas que ce soit une bonne chose que cette réforme soit imposée aux collectivités, juge Marylin Baflast, vice-président FCPE de l’école Ferry où son fils est scolarisé en CE1. Mais nous avons vu que la municipalité a essayé de faire au mieux. Il y a eu des échanges de qualité ; un vrai travail de réflexion. »
Certains enseignants qui ont accepté d’animer des TAP en retirent également des points positifs. Tout en estimant que ce nouveau découpage du temps scolaire ne correspond pas aux élèves de maternelles, Dorothée Topalovic et Fabienne Velten, enseignantes à la maternelle Malraux au Vieux-Pays jugent l’expérience profitable. « Moi, j’étais absolument contre la réforme, mais maintenant qu’elle est là… Cela a été une façon pour moi de voir les élèves différemment », affirme Dorothée Topalovic qui a animé des ateliers science et bibliothèque à l’élémentaire voisine.
« Il faut dire que nous avions des conditions idéales, reconnaît sa collègue Fabienne Velten qui a encadré un atelier photo avec des élèves de maternelles. Nous avons toujours travaillé avec les animateurs et cela s’est toujours bien passé. Nous ne sommes que quatre classes, donc c’est plus facile de se mettre d’accord. »
Patrice Moreau, enseignant au CP à l’école Langevin-Rosenberg au centreville, a lui aussi animé des TAP musique. Selon lui, dans son établissement, les deux premiers mois de l’année ont été laborieux car l’équipe d’animation également composée de jeunes vacataires et d’intervenants extérieurs venait de se constituer.
« C’est une tâche très difficile pour les animateurs d’autant que les enfants, les grands ne sont pas faciles, il faut des gens qui ont un peu de bouteille, reconnaît-il. Pour tout grand projet, on ne peut pas attendre que cela fonctionne immédiatement. Mais ce sont les enfants qui paient les pots cassés. »
Cependant, il affirme avoir pris plaisir à animer ces ateliers où les enfants ont pu s’initier aux percussions, avec une musicienne professionnelle. Ils ont également monté un spectacle. D’une manière générale, les animateurs soulignent l’engouement des enfants pour les ateliers proposés.
Les animateurs en première ligne
Propulsés en première ligne, les animateurs ont vécu une rentrée mouvementée. Les animateurs permanents du service enfance dont le statut n’est ni celui d’un enseignant, ni celui d’un membre d’une association, ont dû absorber en plus de leur mission, les périodes de transition entre les différents temps de la journée, incarnant la référence privilégiée des enfants et des parents. Ils ont également dû affirmer leur complémentarité avec le monde enseignant.
« Il y a une volonté différente par rapport à l’Éducation nationale, eux sont dans l’instruction, quand l’animateur est dans l’apprentissage du vivre ensemble, en collectivité. Nous faisons aussi passer beaucoup de choses par le ludique, mais beaucoup nous prennent pour des amuseurs, commente Jérémy Semblanet. Le point positif, c’est qu’il y a une véritable communication qui s’est créée entre tous les acteurs. Avant, nous ne discutions pas car il n’y avait pas de temps. Les enseignants partaient quand on récupérait les enfants par exemple. »
Des changements sont à prévoir pour la rentrée prochaine. Avec toujours la préoccupation première de permettre aux enfants de vivre au mieux leur scolarité. L’idée est de concevoir les TAP en termes de parcours pour les cinq années d’élémentaires et qu’ils s’inscrivent dans le futur projet éducatif de territoire actuellement en cours d’élaboration par la municipalité. Pour plus de cohérence et d’efficience. Car comme le rappelle le directeur de l’élémentaire Politzer, Matthieu Favier : « Il faut revenir au fondement de la réforme qui n’était pas la mise en place des TAP, mais bien de permettre une amélioration des résultats scolaires. »
Auteur : MAthilde Azerot