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Des rythmes trop soutenus
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« Je ne pense pas que ces rythmes ont été faits pour l’enfant, avance sans ambages Sebiane Bekkai, directeur de l’élémentaire Varlin. Ils étaient beaucoup moins fatigués quand ils avaient la pause du mercredi. Je ne pense pas non plus que les journées soient diminuées. » L’alternance d’une journée avec TAP et d’une autre sans TAP a déséquilibré les semaines et beaucoup d’élèves se sentent perdus alors même que l’année est déjà bien avancée.
« Pour les enfants, ça a été très compliqué, ça change tous les jours. Même pour les plus grands ça a été dur, certains disent encore "mais aujourd’hui on est quel jour ? Je fais quoi ?" », témoigne Corinne Zezouin, responsable des animateurs à l’école Malraux. « Nous avons encore des parents qui sonnent à la mauvaise heure », affirme le directeur de l’élémentaire Politzer, Matthieu Favier. Voilà pour la prise de pouls générale.
Une situation qui pousse certains parents à venir récupérer leur enfant, quand leur emploi du temps professionnel le leur permet, à 15h plutôt que de les laisser prendre part aux ateliers. Évidemment, toutes les familles ne peuvent le faire, ce qui crée de fait des situations inégalitaires entre les élèves qui peuvent rentrer se reposer et ceux qui restent beaucoup plus longtemps en collectivité.
Des semaines très chargées
« Mon mari va le chercher à 15h quand il peut, raconte Marilyn Balfast dont le fils est scolarisé à l’école Jules Ferry en CE1. Sinon, les autres fois, c’est les TAP plus le centre de loisirs. Ensuite, quand il rentre, il faut faire les devoirs, cela réduit le temps familial. » En dehors de l’école, son fils pratique de l’athlétisme deux fois par semaine et prend des cours de guitare, mais cette année, les cours de guitare sont un peu passés à la trappe.
Le temps est compté le mercredi après-midi car après l’école, il y a peu de place pour des moments de relâche avant de repartir pour les activités extrascolaires. « Avec les TAP cette année, il y a trop d’activités physiques, estime-t-elle. Le mien choisit toujours du sport en plus, quand il revient il est crevé. J’ai vu la différence quand il avait fait une activité ludothèque. C’était le jour et la nuit, je le récupérais disponible pour faire d’autres choses. Je me demande jusqu’où il faut les laisser choisir… »
Emmanuelle Climent, présidente de la FCPE sur la ville, a également fait le choix de ne mettre sa fille, actuellement en CE1, que pour le TAP du lundi. Le jeudi après-midi, elle rentre directement à la maison. « Ça lui fait une coupure, elle est moins fatiguée que les autres jours », assure-t-elle. À partir du jeudi, les journées sont dures pour les petits Tremblaysiens.
« C’est beaucoup de stress pour l’enfant, il faut tout faire vite, il n’y a pas de temps pour la détente. Le TAP en soi, c’est quelque chose de positif, mais il est nécessaire qu’un temps de repos soit respecté », estime Salim Moumen, responsable du service enseignement et animations sportives. Un point sur lequel la ville et ses partenaires travaillent pour ajuster les rythmes de l’année prochaine.
Auteur : Mathilde Azerot