Théâtre Louis Aragon
Dans les coulisses du théâtre Louis Aragon
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L’équipe technique en montage
Perché à 10 mètres du sol, Fabien Lamri, régisseur lumière circule sur la passerelle qui surplombe la scène du théâtre Louis Aragon (TLA). Il fixe des projecteurs. En ce vendredi de novembre, l’équipe technique est en plein pré-montage du décor d’Inoah, du chorégraphe hip hop Bruno Beltrão qui se jouera le mardi soir suivant. Pendant qu’une partie de l’équipe est réunie autour du directeur technique Laurent Carpentier et de Jean-Charles Robin, régisseur son et responsable de l’atelier, d’autres finalisent des éléments de décor dans l’atelier situé à l’extérieur du théâtre : 14 panneaux blancs qui serviront d’écrans de projection vidéo. Comme pour chaque représentation, des intermittents sont venus prêter main forte. Lundi, il faudra que tout soit prêt pour que le montage à proprement parler puisse avoir lieu avec l’équipe technique de la compagnie brésilienne.
Les actions artistiques, au cœur du projet
« Ce projet me fait particulièrement plaisir parce qu’on touche un public qui ne franchirait pas forcément seul les portes du théâtre », confie Fabienne Leroy chargée des actions artistiques. La première session du projet Imagine qu’elle pilote avec sa collègue Anne Muffang vient de s’achever. Impulsé par le Centre national de la danse de Pantin, il réunit un groupe de femmes venues travailler sur leur corps et le bien-être. Jusqu’au printemps, elles se retrouveront plusieurs journées par mois pour pratiquer la danse hip hop le matin avec la chorégraphe en résidence Sandrine Lescourant, iront voir des expos, s’essaieront à la sophrologie… Elles sont 25, âgées de 22 à 60 ans.

Mardi soir, certaines viendront assister à Inoah. « La rencontre avec l’oeuvre est vraiment au cœur de tous les projets, insiste Fabienne Leroy qui en conduit de nombreux sur le territoire avec les artistes en résidence et des publics très variés, un parcours du spectateur est pensé à chaque fois. » Le même jour, Estelle Ducruit, également chargée des actions artistiques, anime avec la directrice Emmanuelle Jouan et son assistant Vincent Favero un groupe de travail inédit. Une dizaine de jeunes fraîchement sortis du lycée et qui ont durant leur scolarité fréquenté le lieu, réfléchissent à une manière pérenne de s’investir auprès du TLA. Au fil de la discussion des pistes se dégagent, simples ébauches à creuser au long des deux années que durera ce projet.
L’art délicat de la programmation
La programmation d’un lieu culturel est évidemment un enjeu majeur. Mais comment se construit-elle ? Y a-t-il des critères précis ? « C’est difficile à expliquer », admet Nathalie Yokel, responsable danse du TLA qui, comme une grande partie de l’équipe passe nombre de ses soirées au théâtre et dans les festivals pour voir des spectacles qui pourraient être joués à Tremblay. « Quand je vais voir une pièce, je me demande si elle peut concerner ici et maintenant notre public. La programmation danse du TLA est caractérisée par la diversité des danses – hip hop, classique, néoclassique, contemporaine, africaine – mais aussi par la diversité des artistes, qui tous parlent du monde d’aujourd’hui. »

La démarche est la même pour le théâtre, la musique ou le cirque. Programmer c’est aussi intégrer les contraintes budgétaires, techniques et de calendrier. « Je suis à la recherche d’un ballet classique, illustre Nathalie Yokel. Mais, nous avons un plateau de 17 mètres sur 12, et ça peut-être compliqué d’y faire entrer trente danseurs… » L’une des particularités du TLA, qui soutient la création notamment via les résidences artistiques accueillies, est aussi la fidélité aux artistes, dont beaucoup reviennent, à l’instar de Bruno Beltrão, déjà passé à Tremblay avec Crackz en 2013.
La billetterie, le nerf de la guerre

Assise derrière le comptoir de la billetterie, Margot Bidas Matrat procède à des ajustements de dernière minute, à quelques heures de l’ouverture des portes au public. Sa mission principale : agencer les publics. En clair, que les différents publics, groupes et individuels, soient répartis de manière harmonieuse dans la salle. La jauge du TLA est de 450 places. « Ce soir, on a une belle salle. C’est presque plein et le public est assez mélangé, entre les groupes (collèges, lycées, le conservatoire, etc.) et le tout public », se réjouit-elle, approuvée par Martine Fondu du pôle administration qui l’épaule à la billetterie.
Tout le monde sur le pont
« Je suis multitâches », rigole Ida Assogba. Intermittente du spectacle, spécialisée à la régie lumière, elle vient renforcer l’équipe technique du TLA sur chaque spectacle. Le soir de la représentation, une fois le montage achevé, elle tient le bar de la cafétéria, et à l’issue de la pièce, elle file pour démonter le décor. Ce soir, toute l’équipe est mobilisée pour accueillir les spectateurs venus voir Inoah. À l’ouverture des portes, les spectateurs sont accueillis par l’équipe des actions artistiques et Mathilde Desrousseaux de la communication mais aussi par la secrétaire générale du TLA Hélène Langlois.

Marc Pauli, directeur adjoint du théâtre conduit même la navette qui va chercher (et ramènera) les spectateurs à la gare du Vert-Galant. À l’entrée de la salle, c’est Laurent Carpentier qui contrôle les billets, à l’intérieur Emmanuelle Jouan aide au placement... « C’est de l’artisanat, résume Nathalie Yokel. Chacun prête main forte, on va là où on a besoin de nous. »

Auteur : Mathilde Azerot